Longtemps dominé par les SUV, le marché des véhicules électriques assiste aujourd’hui à un retour des berlines.
Ce format, optimisé pour l’aérodynamisme et la consommation d’énergie, séduit de plus en plus constructeurs et consommateurs avertis. Cette mutation s’explique par une recherche accrue d’efficience, de meilleures performances énergétiques et une expérience de conduite améliorée.
Une domination des SUV remise en question ?
Les SUV se sont imposés comme le choix privilégié des automobilistes ces dernières années, y compris dans le domaine de l’électrique. Leur habitabilité et leur position de conduite élevée ont contribué à leur succès, malgré un impact énergétique souvent pointé du doigt. En raison de leur masse importante et de leur trainée aérodynamique défavorable, ces véhicules affichent une consommation plus élevée que des modèles plus bas et profilés, entraînant une autonomie moindre et un besoin accru en capacité de batterie.
Face à cette problématique, les berlines apparaissent comme une alternative pertinente, conciliant autonomie accrue et efficacité énergétique. Elles permettent de maximiser l’autonomie des batteries tout en offrant une expérience de conduite optimisée, grâce à un centre de gravité plus bas et une stabilité accrue sur la route. À l’heure où les réglementations environnementales se durcissent et où les infrastructures de recharge se développent, l’efficience énergétique devient un critère déterminant dans le choix des véhicules électriques.
Les (gros) atouts des berlines électriques
Une berline est un véhicule à trois volumes distincts : un compartiment moteur à l’avant, un habitacle pour les passagers au centre et un coffre indépendant à l’arrière. Contrairement aux SUV ou aux modèles à hayon, cette architecture permet une meilleure isolation acoustique et thermique tout en favorisant la réduction de la traînée aérodynamique.
L’aérodynamisme est un paramètre clé dans l’optimisation de la consommation énergétique. Un coefficient de traînée (Cx) réduit diminue la résistance à l’air et améliore ainsi l’autonomie. Ce point est d’autant plus crucial pour les véhicules électriques, où chaque kWh économisé contribue à maximiser la distance parcourue entre deux recharges. Grâce aux avancées technologiques et à l’optimisation des matériaux, les nouvelles berlines électriques affichent des performances énergétiques toujours plus compétitives.
Un format qui au final coche toutes les cases, dont celle de l’autonomie
L’essor des berlines électriques a été fortement impulsé par le succès de la Tesla Model 3. En démontrant qu’un véhicule électrique pouvait allier autonomie, performance et design attractif, Tesla a redéfini les attentes du marché. Aujourd’hui, de nombreux constructeurs investissent dans ce segment.
Parmi les modèles récents, on trouve les BMW i4, i5 et i7, ainsi que la gamme Audi e-tron GT, qui sera bientôt enrichie par les futures A4 et A6 e-tron. Volkswagen propose la ID.7, tandis que Mercedes annonce une consommation record de 13 kWh/100 km pour sa future CLA électrique.
Les constructeurs chinois jouent également un rôle clé dans cette montée en puissance avec des modèles comme la BYD Seal, la Xpeng P7 ou encore la Xiaomi SU7. Du côté japonais et coréen, Kia propose l’EV4 et Sony a dévoilé l’Afeela, fruit de son partenariat avec Honda. Cette diversification de l’offre favorise l’innovation et la démocratisation progressive des berlines électriques.
Une efficience accrue par des formes profilées
L’un des principaux atouts des berlines électriques réside dans leur conception aérodynamique optimisée. Contrairement aux SUV, leur profil plus bas et leurs lignes fluides réduisent la traînée et augmentent l’autonomie. Une consommation réduite se traduit par un rayon d’action plus important pour une même capacité de batterie, ce qui constitue un avantage stratégique pour les constructeurs cherchant à maximiser l’efficience de leurs modèles.
Outre leur efficience énergétique, les berlines électriques offrent également une expérience de conduite plus dynamique. Grâce à un centre de gravité plus bas et une meilleure répartition du poids, elles garantissent une stabilité accrue et un comportement routier plus précis. Elles séduisent ainsi aussi bien les amateurs de conduite sportive que les utilisateurs à la recherche d’un véhicule confortable et efficient.
Mais une démocratisation encore limitée
Malgré ces avantages, les berlines électriques demeurent aujourd’hui majoritairement positionnées sur le segment premium. Avec des tarifs souvent supérieurs à 45 000 euros, ces véhicules restent inaccessibles pour une large partie des consommateurs. L’élargissement de l’offre vers des modèles plus abordables sera un facteur déterminant pour mesurer l’ampleur de cette mutation du marché.
L’arrivée de berlines électriques de segment C, proposées autour de 35 000 euros avec une autonomie de 500 km, pourrait marquer un tournant décisif. Si cette transition s’opère, elles pourraient rivaliser directement avec les SUV et regagner une place centrale sur le marché de l’électrique. De plus, l’optimisation de la production et la réduction des coûts des batteries devraient progressivement rendre ces véhicules plus accessibles à une clientèle plus large.
À ce jour, les berlines électriques occupent une part encore marginale du marché, mais l’évolution des technologies et la diversification de l’offre pourraient bouleverser cet équilibre. Leur combinaison d’efficience énergétique, d’agrément de conduite et d’esthétique travaillée leur confère des arguments solides face aux SUV omniprésents.
Si l’on prend en compte tous ces paramètres, on se dit que la berline électrique pourrait bien représenter le futur des véhicules grand tourisme (GT), alliant performances élevées et consommation modérée. Si cette tendance se confirme, elle pourrait redessiner durablement le paysage de l’électromobilité, en proposant un compromis idéal entre efficience, confort et plaisir de conduite.
