Tesla se retrouve avec un stock impressionnant de Cybertrucks invendus, équivalent à environ trois mois de production.
Les dernières données indiquent que le constructeur détient près de 10 000 unités en stock, un chiffre qui inquiète autant les observateurs que les passionnés d’innovation automobile.
On le sait depuis quelques semaines, mais les faits confirment la tendance : malgré un engouement initial et des milliers de précommandes, les ventes peinent à suivre la cadence de production. Autrefois présentés comme une révolution sur roues, les Cybertrucks de Tesla peinent aujourd’hui à trouver leur public. Le véhicule, qui avait généré près de deux millions de précommandes lors de son annonce, se transforme peu à peu en un véritable stock de démonstrations sur les parkings. Alors que les prévisions espéraient des ventes records grâce à son design audacieux, le constat montre que les unités s’accumulent sur les sites de stockage. Pour rappel, ce pickup électrique se voulait une alternative moderne, une sorte de vitrine roulante rappelant l’iconique DeLorean. Force est de constater que, contrairement aux grandes attentes, le Cybertruck peine à s’imposer sur le marché.
Des chiffres qui détonnent
Les récentes estimations issues du site de suivi des stocks Tesla-Info laissent entrevoir une réalité surprenante. En effet, la production du premier trimestre 2025 s’élève à environ 6 400 unités, ce qui représente seulement 21 % de la capacité totale de l’usine Giga Texas dédiée à ce modèle. Le problème majeur réside dans le décalage entre la production et la demande actuelle. En pratique, Tesla se retrouve avec un surplus de près de 3 600 véhicules comparé aux unités effectivement écoulées durant cette période.
Ce revirement contraste fortement avec l’enthousiasme initial des consommateurs, qui étaient prêts à verser un acompte de l’ordre de 92 euros (100 dollars) pour réserver leur futur Cybertruck. Un signal qui avait permis de légitimer un lancement audacieux, mais qui aujourd’hui est mis à mal par une demande en berne.
La chute de l’intérêt pour le Cybertruck n’est pas uniquement due à des problématiques de production. Tesla se trouve également confronté à une évolution défavorable de son image de marque. Le constructeur, jadis symbole d’innovation et de futurisme, voit aujourd’hui certains segments de sa clientèle se détourner de ses produits. Ce renouveau de méfiance s’explique en partie par une perception critique de l’implication politique du PDG Elon Musk, qui a transformé son profil en une sorte de figure controversée. Ce contexte a amené certains consommateurs à reconsidérer leur attachement à la marque.
Des promesses qui ne tiennent plus
Il est intéressant de se replonger dans l’histoire du lancement du Cybertruck. En 2019, lors de la présentation de ce pickup au design radical et aux capacités supposées révolutionnaires – illustré par des démonstrations comme le test de résistance de sa vitre en verre armé – Tesla avait mis toutes les chances de son côté. Les acheteurs, séduits par l’originalité du véhicule, se pressaient pour réserver leur exemplaire. Cependant, au fil des années, le prix du véhicule a connu une forte augmentation, tandis que la promesse d’une autonomie accrue est restée en deçà des attentes.
En conséquence, le Cybertruck, qui devait symboliser la prochaine génération de pickups électriques, peine aujourd’hui à convaincre. Le manque de nouveautés substantielles et la concurrence féroce sur le segment des véhicules utilitaires électriques se font de plus en plus sentir. Malgré les efforts pour réduire certains coûts internes – en allégeant les investissements et en repensant la stratégie de production – le constructeur se heurte à un marché en pleine mutation.
Face à cette situation, Tesla doit repenser sa stratégie pour écouler le stock accumulé. La marque, qui a déjà épuisé sa liste de réservations, se trouve dans l’obligation de trouver de nouveaux moyens pour relancer l’intérêt autour de son Cybertruck. Qu’il s’agisse d’ajustements tarifaires ou de modifications légères sur le modèle, les solutions ne manquent pas, mais elles devront s’accompagner d’un repositionnement de l’image pour regagner la confiance des consommateurs.