Avec un peu d’habitude, voyager en électrique est désormais une devenu aussi simple qu’en thermique. Mais il y a encore parfois quelques surprises au moment de recharger.
Je ne vais pas vous raconter ma vie ni mes voyages en électrique, mais j’avais envie de partager avec vous quatre petites anecdotes personnelles vécues au cours de ces dernières semaines, qui montrent que certains opérateurs de recharge pourraient encore faire quelques progrès. Rien de rédhibitoire puisque j’ai pu à chaque fois recharger sans encombres, mais au prix de quelques manipulations qui auraient pu être évitées.
L’idée étant surtout de partager ces expériences pour aider ceux qui rencontreraient le même type de « points de friction ».
Expérience numéro 1 : la borne de recharge qui ne sait pas lire
Première expérience, une jolie petite borne de recharge comme on les aime, perdue au fond du parking public d’une commune rurale, où nous allos faire une petite recharge d’appoint pendant une pause café. Je m’aperçois alors que je n’ai ma carte Chargemap avec moi. Qu’à cela ne tienne, j’installe vite fait l’application de l’opérateur Qovoltis, je me crée un compte, je saisis ma carte de crédit comme moyen de paiement et hop, ça devrait le faire.
Une fois ces opérations effectuées, pour lancer une charge à l’aide de l’app, il faut afficher sur son téléphone le QR code qui vous est attribué et approcher celui-ci du lecteur de la borne pour qu’il puisse vous identifier. Sauf que, surprise, la n’a pas d’un lecteur optique. Il est donc impossible pour elle de lire le QR code affiché sur mon téléphone. Vous avez compris : je ne peux pas lancer la charge. En résumé, la borne vous demande un QR code qu’elle ne sait pas lire, ce qui est assez what the fuck, on ne va pas se mentir. Pas grave, j’ai appelé la hotline, très réactive, qui a pu lancer la charge à distance, puis l’arrêter lors d’un deuxième appel. Mais avouez qu’en termes d’interface utilisateur on peut quand même faire un peu mieux.
Expérience numéro 2 : la borne de recharge qui n’aime pas les étrangers
Deuxième expérience, en Espagne cette fois. Nous arrivons sur le parking public d’une petite ville touristique. L’accueil est agréable puisqu’à peine la barrière franchie, un agent en triporteur électrique vous attend et se charge de vous guider afin de fluidifier la recherche de places libres. Voyant que nous sommes en électrique, il nous conduit immédiatement vers les quatre bornes de recharge du parking, dont deux sont libres. Nous en profitons pour faire une petite recharge d’appoint. Une charge qui ne se fera pas car, pour la première fois dans ma vie d’électromobiliste, la carte Chargemap n’est pas reconnue. La borne n’étant pas équipée d’un TPE, il me reste la solution là encore d’installer l’application de l’opérateur espagnol. Je vais donc sur le site web de l’opérateur, qui renvoie sur l’App Store pour installer l’application. Et là, surprise, l’application n’est disponible que sur l’App Store espagnol. Comme je suis identifié comme compte Apple français je ne peux pas installer l’application : « Application indisponible dans votre pays ». J’aurais sûrement pu trouver un hack pour l’installer mais il pleuvait et je n’avais pas un besoin urgent de recharger, donc l’expérience s’est arrêtée là. J’ai donc découvert à cette occasion la borne de recharge qui pratique la préférence nationale.
Expérience numéro 3 : Izivia en PLS
Nous arrivons sur une station de recharge Izivia d’apparence très récente sur un parking de McDonald’s. Je me gare, lance la charge avec ma carte Chargemap le temps de dévorer un burger, ça démarre avec un excellent débit et ça charge. Une trentaine de minutes plus tard, je ressors ma carte pour stopper la charge. Et là c’est le drame. Non seulement la charge refuse de s’arrêter, mais la borne ne répond plus, son écran se fige et je ne peux plus débrancher la prise, bloquée dans le port de charge de la voiture. L’angoisse, d’autant que nous étions un dimanche… J’ai donc dû appeler la hotline Izivia qui a fait un reboot complet de la borne afin de me libérer, ce qui a bien pris une dizaine de minutes un peu stressantes. Le problème venait visiblement d’un bug de communication entre la borne et la voiture. J’avoue que même avec un peu d’expérience, la situation est un peu flippante.
Expérience numéro 4 : le superchargeur Tesla fantôme
Enfin, il faut savoir que Tesla a maintenant ouvert l’intégralité de son réseau français de Superchargeurs aux voitures d’autres marques. L’intégralité ? Alors en réalité pas tout à fait, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Car il reste encore ici et là de petites stations qui n’acceptent que les Tesla. Je m’en suis aperçu à mes dépens quand je me suis arrêté de ma propre initiative au Superchargeur de l’aire du Caylar sur l’A75, l’une des rares stations Tesla installées sur autoroute. Je lance l’application Tesla pour lancer la recharge, mais celle-ci ne me géolocalise pas, et me propose un autre Superchargeur à quelques dizaines de kilomètres de là. Problème, ce n’est pas dans ma direction. J’insiste puis je finis par abandonner. Je comprends alors une subtilité toute simple, mais que l’on ne saisit qu’après coup : les Superchargeurs non disponibles aux autres marques que Tesla ne s’affichent tout simplement pas sur la carte de l’application Tesla. C’est logique, mais il faut être allé de sa propre initiative sans planification sur une station Tesla pour le comprendre. Moralité : si vous avez une voiture non-Tesla, toujours vérifier avant si le Superchargeur Tesla est ouvert aux autres marques.
Bref, la recharge de voitures fonctionne de mieux en mieux, et en France nous sommes parmi les mieux lotis au monde dans ce domaine. Mais c’est désormais dans les détails que se joue l’expérience de recharge, que ce soit en termes d’information et de communication, d’interface utilisateur et de support client. C’est en tout cas ce que démontrent ces 4 anecdotes, où la frontière entre expérience insignifiante et expérience désastreuse reste encore assez fine.
J’en tire en tout cas une conclusion, et je vous conseille vraiment de faire pareil : ne jamais arriver à une station de recharge sans une petite réserve d’autonomie, qui permet de repartir pour trouver un autre point de charge en cas de souci.