Une étude menée par McKinsey & Company révèle un phénomène clair aux États-Unis : lorsqu’un conducteur adopte une voiture électrique, il est très peu probable qu’il revienne à une motorisation thermique. Selon les données de cette enquête, 76 % des foyers équipés d’un véhicule électrique prévoient d’en acheter un autre à l’avenir.
Une fidélité qui progresse nettement
On connaissait déjà ce type de réponse montrant une forte satisfaction du passage à l’électrique. Ce chiffre marque une progression significative par rapport à l’année dernière, où seulement 56 % des propriétaires d’EV envisageaient un second achat. L’amélioration des infrastructures de recharge, l’augmentation de l’autonomie, la fiabilité accrue des modèles récents et l’arrivée de voitures plus abordables expliquent en partie cette évolution. Le taux de satisfaction des propriétaires de VE est d’ailleurs passé de 60 % en 2024 à 73 % cette année.
Même dans les foyers possédant à la fois une voiture thermique et une électrique, la transition est en marche : 59 % d’entre eux envisagent de remplacer leur voiture à essence par une électrique. Seuls 14 % prévoient de rester sur une thermique, tandis que 24 % se tournent vers l’hybride rechargeable.
Les réticences restent fortes chez certains profils
L’adoption du véhicule électrique aux États-Unis reste cependant très inégale selon les régions et les profils. Environ 35 % des ménages ne possédant que des voitures thermiques déclarent qu’ils n’achèteront jamais de VE, et 31 % comptent reprendre un modèle essence ou hybride classique. À l’inverse, 52 % des foyers qui possèdent un hybride rechargeable comptent en reprendre un.
Les États comme la Californie, New York ou Washington affichent des taux d’adoption comparables à ceux de l’Europe, mais les zones rurales restent largement fidèles aux moteurs thermiques. L’âge joue aussi un rôle déterminant : plus de la moitié des moins de 45 ans envisagent une voiture électrique pour leur prochain achat, alors que la génération X et les baby-boomers sont plus réticents, surtout hors des grandes agglomérations.
L’écart avec l’Europe et la Chine se creuse
L’étude a été menée auprès de 26 000 personnes dans plusieurs pays, dont 3 000 aux États-Unis. Les résultats mettent en évidence un retard croissant par rapport à l’Europe et la Chine. Seuls 12 % des Américains interrogés disent vouloir acheter un VE pour leur prochain véhicule, contre 23 % en Europe et 45 % en Chine.
Pire encore, 32 % des répondants américains affirment qu’ils ne considéreront jamais un modèle 100 % électrique. En Chine, cette proportion tombe à 3 %. Ce contraste s’explique en partie par les politiques publiques : la Chine bénéficie depuis plus de dix ans d’aides à l’achat, d’un réseau de recharge dense et de modèles à prix accessible.
L’hybride rechargeable comme solution intermédiaire
Face aux hésitations, l’hybride rechargeable semble devenir une solution de compromis. Aux États-Unis, 17 % des foyers équipés uniquement de voitures thermiques se disent prêts à passer à un PHEV. Cela pourrait s’expliquer par un manque de bornes de recharge dans certaines régions ou par des doutes persistants sur l’autonomie réelle des VE.
Pour Philipp Kampshoff, associé senior chez McKinsey, la dynamique américaine reste « globalement stable » contrairement à l’évolution positive observée en Chine et en Europe. Mais une chose reste certaine : une fois la transition vers l’électrique effectuée, les conducteurs américains semblent rarement faire machine arrière.