Pour la première fois, les ventes de voitures électriques en Europe enregistrent un repli notable, avec une baisse de 5,9 % par rapport à l’année précédente.
En cause : un effondrement majeur du marché allemand, qui à lui seul explique une diminution de 144 000 unités. Pourtant, à l’échelle mondiale, les ventes de véhicules 100 % électriques ont progressé de 25 %, portées principalement par la dynamique chinoise. Ce contraste met en lumière le rôle central de l’Allemagne, dont le recul a suffi à inverser la tendance européenne. Sans cette chute, la région aurait enregistré une hausse moyenne de 5,2 %.
Une redistribution des cartes sur le marché automobile
Alors que l’électrique perd du terrain avec une part de marché réduite à 13,6 % (-1 point), les hybrides non-rechargeables continuent leur ascension, atteignant 30,9 % des ventes (+5,1 points). Cette motorisation semble bien partie pour prendre la première place en 2025, surpassant les voitures essence, qui restent majoritaires mais en déclin. Quant au diesel, son déclin se poursuit inexorablement, tombant à 11,9 % des parts de marché.
Chez les constructeurs, la situation est tout aussi contrastée. Stellantis traverse une crise profonde avec des ventes en baisse de 7,2 %, tandis que Toyota, fort de son expertise dans l’hybride, progresse de 16,2 % et grimpe à la quatrième place des groupes en Europe. Tesla, malgré son statut de pionnier de l’électrique, subit également les conséquences du marché allemand, enregistrant une chute de 13,1 %.
Vers une relance de la transition électrique
Le recul des ventes de voitures électriques en Europe soulève des questions cruciales sur les politiques d’aides publiques. La suppression brutale des subventions en Allemagne a montré les limites de la confiance dans le marché privé pour maintenir l’élan vers une mobilité plus durable. La France semble suivre une trajectoire similaire, avec une réduction du bonus écologique et d’autres aides.
Cependant, une lueur d’espoir demeure : selon une étude récente d’AlixPartners, le coût des matières premières pour une voiture électrique équipée d’une batterie LFP est désormais proche de celui d’un véhicule thermique, avec un écart inférieur à 1 000 euros. Cette évolution pourrait inciter les constructeurs européens à revoir leur stratégie, en mettant davantage l’accent sur l’accessibilité et les attentes des consommateurs, tout en contribuant à la transition écologique.