S’il était encore nécessaire de rappeler que l’hydrogène n’est pas adapté aux voiture particulières, la mésaventure de Toyota dans ce secteur vient à point…
Toyota, autrefois champion des véhicules à hydrogène (FCEV), connaît une chute spectaculaire de ses ventes en 2024. Alors que l’année touche à sa fin, les chiffres révèlent une réalité difficile : de janvier à novembre, le constructeur japonais n’a vendu que 1 702 voitures à hydrogène dans le monde, soit une baisse de 54 % par rapport à 2023. Ces résultats risquent de faire de 2024 la pire année pour les FCEV de Toyota depuis 2017.
Le mois de novembre est particulièrement révélateur. Seulement 134 véhicules à hydrogène ont été écoulés à l’échelle mondiale, soit une baisse de 8,2 % par rapport au même mois l’an dernier. Même au Japon, berceau de Toyota, les ventes ne dépassent pas 29 unités, marquant un déclin de 17,1 % en glissement annuel. À l’international, les chiffres sont tout aussi décevants avec une baisse de 69 % des ventes sur 11 mois.
Les obstacles d’un modèle en difficulté
L’ambition de Toyota de démocratiser les voitures à hydrogène semble contrecarrée par des défis structurels majeurs. Aux États-Unis, par exemple, les propriétaires de FCEV font face à des prix de l’hydrogène en forte hausse et à une fermeture de nombreuses stations de ravitaillement. Ces contraintes rendent l’expérience utilisateur compliquée, érodant la promesse initiale d’une alternative simple et propre aux véhicules thermiques.
Malgré les efforts du constructeur pour promouvoir cette technologie, les ventes mondiales n’ont jamais véritablement décollé. Pour mémoire, Toyota avait atteint un pic en 2021 avec 5 918 FCEV vendus, mais la tendance s’est rapidement inversée les années suivantes. À titre de comparaison, Rivian, jeune acteur du marché des véhicules électriques, livre en moyenne plus de 3 300 voitures par mois, illustrant l’écart croissant entre l’hydrogène et les voitures 100 % électriques.
Un avenir incertain pour les voitures particulières à hydrogène
Malgré ces chiffres alarmants, certains constructeurs continuent de croire au potentiel de l’hydrogène. BMW prévoit de lancer un modèle de série en 2028, tandis que Honda commercialise déjà le CR-V e:FCEV, un SUV hybride rechargeable à hydrogène. Ces initiatives reflètent l’espoir d’un marché en croissance, alimenté par une baisse éventuelle des coûts de l’hydrogène et une extension des infrastructures de ravitaillement.
Pour Toyota, en revanche, l’hydrogène ressemble de plus en plus à une expérimentation coûteuse plutôt qu’à une révolution. Si le constructeur ne revoit pas sa stratégie, il risque de rester en marge d’un marché dominé par les voitures électriques, à la fois plus populaires et plus accessibles.